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VARIANTES

DE LA TRAGÉDIE DE BRfJTUS.

Page 340, vers 14. — Dans les éditions de 1731 et 173(i. i’aclc (leuxiciiu- ("onimonrait par trois scènes, que l’auteur a supprimées en 1738 1 1 que voici :

scÈ^E I.

TLLLIF, ALGINE.

A I. (, I > E.

Oui, vous allez régner ; le destin, moins sévère, Vous rend tout ce qu’il ôte à Tarquin votre père ; Un liymcn glorieux va ranger sous vos lois Un peuple obéissant, et fidèle à ses rois. Un grand roi vous attend ; Tlieureuse Ligurie Va vous faire oublier cette ingrate patrie.

Cependant votre cœur ouvert aux déplaisirs, Dans ses prospérités s’abandonne aux soupirs ; Vous accusez les dieux qui pour vous s’attendrissent. Vos yeux semblent éteints des pleurs qui les remplissent. Ah ! si mon amitié, partageant vos malheurs, X’a connu de tourments que vos seules douleurs ; Si vous m’aimez, parlez ; quel chagrin vous dévore ? Pourriez-vous en partant regretter Rome encore ?

T U I, L 1 E.

Rome ! séjour sanglant de carnage et d’horreur ! Rome ! tombeau du trône et de tout mon bonheur ! Lieux où je suis encore aux fors abandonnée ! Demeure trop funeste au sang dont je suis née ; Rome ! pourquoi faut-il qu’en cet affreux séjour Un héros vertueux, Titus, ait vu le jour ?

A If. I NE.

Quoi ! de ’l'itus encor l’àmc préoccupée. Vous en gémissiez seule, et vous m’aviez trompée ? Quoi ! vous qui vous vantiez do ne voir en Titus Que l’ennemi des rois, que le fils de Brutus ; Qu’un destructeur du trône, armé pour sa ruine ; Vous qui le haïssiez…

TLI. I. lE.

Je le croyais, Algine.