se touchant le front.) La pauvre toute est un peu blessée là… Mais parlons un peu raison, s’il vous plaît. Ne disiez-vous pas qu’en vous promenant près de ma maison vous aviez…
Oui, monsieur, je vous disais que j’avais découvert un nouvel astre au-dessus de cette fenêtre, et qu’en le contemplant j’étais entré dans votre jardin.
Un nouvel astre ! comment ! cela fera du bruit.
Je voudrais bien pourtant que la chose fût secrète. Il brillait comme Vénus, et je crois qu’il a les plus douces influences du monde. Je le contemplais, j’ose dire, avec amour ; je ne pouvais en écarter mes yeux : j’ai même, puisqu’il faut vous le dire, été fâché quand vous avez paru.
Vraiment, je le crois bien.
Pardonnez, monsieur, à ce que je vous dis ; ne me regardez pas d’un aspect malin, et ne soyez pas en opposition avec moi : vous devez savoir l’empressement que j’avais de vous faire ma cour. Mais enfin, quand il s’agit d’un astre…
Ah ! sans doute. Et où l’avez-vous vu ? Vous me faites palpiter le cœur.
C’est l’état où je suis. Je l’ai vu, vous dis-je. Ah ! quel plaisir j’avais en le voyant ! quel aspect ! c’était tout juste ici ; mais cela est disparu dès que vous êtes venu dans le jardin.
Ceci mérite attention : c’était sans doute quelque comète.
Du moins elle avait une fort jolie chevelure.
Mon pauvre jeune homme, ne vous arrêtez point aux visions cornues de mon mari. Venons au fait : peut-être votre mal presse.
Oui, madame ; je me sentais tout en feu avant que vous parussiez.
Voilà cependant un pouls bien tranquille.