Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/436

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ÉTRIER.

Non, monseigneur.

LE COMTE.

Comment, mons de l’Étrier, vous n’avez pu trouver de l’argent chez des bourgeois ?


Scène VI.

FANCHON, LE COMTE.
FANCHON, au page qui la suivait.

Mon petit page, allez un peu voir là-dedans si j’y suis.

(Le page et M. de l’Étrier s’en vont.)
LE COMTE, à Fanchon.

Eh ! ma chère enfant, qui vous amène si matin dans mon appartement ?

FANCHON.

L’envie de vous rendre un petit service.

LE COMTE.

Aimable créature, toute sœur de ma femme que vous êtes, vous me feriez tourner la tête si vous vouliez.

FANCHON.

Je voudrais vous la changer un peu. Ne me dites point de douceurs : ce n’est pas pour moi que je viens ici.

LE COMTE.

Comment !

FANCHON.

Soyez discret, au moins.

LE COMTE.

Je vous le jure, ma chère enfant.

FANCHON.

N’allez jamais en parler à votre femme.

LE COMTE.

Est-ce qu’on parle à sa femme ?

FANCHON.

À M. le président, ni à madame la présidente.

LE COMTE.

Est-ce ([n’on parle à son beau-père ou à sa belle-mère ?

FANCHON.

À mon mari, quand j’en aurai un.

LE COMTE.

Est-ce qu’un mari sait jamais rien ?