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DISCOURS

r R N \ C E

AVA^’T LA REPRÉSEiMATIOX WÈIUPHYLE.

Juges plus éclairés que ceux qui dans Atliène Firent naître et fleurir les lois de Melpomène, Daignez encourager des jeux et des écrits Qui de votre suffrage attendent tout leur prix. De vos décisions le flambeau salutaire Est le guide assuré (\\\\ mène à l’art de plaire. En vain contre son juge un auteur mutiné Vous accuse ou se plaint quand il est condamné ; Un peu tumultueux, mais juste et respectable, Ce tribunal est libre, et toujours équitable.

Si l’on vit quelquefois des écrits ennuyeux Trouver par d’beureux traits grâce devant vos yeux, Ils n’obtinrent jamais grâce en votre mémoire : Applaudis sans mérite, ils sont restés sans gloire ; Et vous vous empressez seulement à cueillir Ces fleurs que vous sentez qu’un moment va flétrir. D’un acteur quelquefois la séduisante adresse D’un vers dur et sans grâce adoucit la rudesse ; Des défauts embellis ne vous révoltent plus : C’est Baron qu’on aimait, ce n’est pas Régulus^ Sous le nom de Couvreur, Constance- a pu paraître ; Le public est séduit ; mais alors il doit l’être, Et, se livrant lui-même à ce cliarmant attrait. Écoute avec plaisir ce qu’il lit à regret.

1. Bégulus, trascdio de Pradon, jouée en 1688, plus do vingt fois de suite, dit Léris. (B. )

2. Nom d’un des personnages de Vlnès de Castro, traj ; édie de Lamotte ; jouce en 1723. (B.)