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458 DISCOURS.
Souvent vous démêlez, dans un nouvel ouvrage, De l’or faux et du vrai le trompeur assemblage : On vous voit tour à tour a})plaudir, réprouver. Et pardonner sa chute à qui i)eut s’élever.
Des sons fiers et hardis du théâtre tragique, Paris court avec joie aux grâces du comique. C’est là qu’il veut qu’on change el d’esprit et de ton : 11 se plaît au naïf, il s’égaie au houlTon ; Mais il aime surtout qu’une main libre et si1rc Trace des mœurs du temps la riante peinture. Ainsi dans ce sentier, avant lui peu battu, Molière en se jouant conduit à la vertu.
Folâtrant quelquefois sous un habit grotesque,
Ine muse descend au faux goût du burlesque :
On peut à ce caprice en passant s’abaisser,
Moins pour être applaudi que pour se délasser.
Heureux ces purs écrits que la sagesse anime.
Oui font rire l’esprit, qu’on aime et qu’on estime !
Tel est du Glorieux^ le chaste et sage auteur :
Dans ses vers épurés la vertu parle au cœur.
Voilà ce qui nous plaît, voilà ce (pii nous touche ;
Et non ces froids bons mots dont l’honneur s’effarouche.
Insipide entretien des plus grossiers esprits.
Qui font naître à la fois le rire et le mépris.
Ah ! qu’à jamais la scène, ou sublime ou plaisante,
Soit des vertus du monde une école charmante !
M
Français, c’est dans ces lieux qu’on vous peiid tour à tour
La grandeur des héros, les dangers de l’amour.
Souffrez ([ue la terreur aujourd’hui reparaisse ;
Que d’Eschyle au tombeau l’audace ici renaisse.
Si l’on a trop osé, si dans nos faibles chants,
Sur <les tons trop hardis nous montons nos accents,
.\e découragez j)oint un effort téméraire.
Eh ! i)eut-on troj) oser quand on ciierche à vous i)laire ?
Daignez vous transporter dans ces temps, dans ces lieux,
Chez ces premiers humains vivant avec les dieux :
i. Le Glorieux, do Destouclics, avait, été joué le 18 janvier IT.Vl. (B.)