Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/510

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i90 ÉRIPHYLE.

Vous no rejetez plus mon encens et mes vœ’ux !

I A Alcméon.i

Recevez donc ma main…

SCENE JII.

i,ES AcTEuns pRKci-DENTS, L’0.MB1{K J)A.M P H I A R A U S,

(Le temple s’ouvre, l’ombre d’Amphiaraûs parait à l’entrée de ce temple, d.iris une posture menaçante. )

l’ombre D’AMPHIARALS.

Arrête, mallieureux !

ÉRIPHYLE.

Ampliiaraiis ! ô ciel ! où suis-je ?

ALC.MÉOX.

Onihre fatale, Onel (lieu te fait sortir de la nuit infernale ? Quel est ce sang qui coule ? et quel es-tu ? l’ombre.

Ton roi. Si tu prétends régner, arrête, et \(’nge-nioi.

ALCMÉO\.

Kli bien 1 mon l)ras est prêt ; parle, que dois-je faire ?

l’ombre. Me venger sur ma tombe.

ALCMÉON.

Eh ! de qui ? l’ombre.

J)e la mère’. alcméo\. Ma mère ! que dis-tu ? quel oracle confus ! Mais l’enfer le dérobe à mes yeux éperdus. Les dieux fermeid leur lemple !

(L’ombre rentre dans le temple, qui se referme. )

1. « L’ombre d’Ainpliiai-aiis, dit M. .\. Lacroix dans son Histoire de l’ influence de Shakespeare sur le théâtre français, apparaît en plein jour, c’est à tous qu’elle s’adresse, le crime qu’elle pense apprendre était soupçonné depuis loni ; ti>mi)s… ; dans ses discours, il n’y a plus rien qui nous impressionne… Shakesjjearc a\ail bien pris soin que rombre, dans sa pièce, ne vînt pas occasionner le trouble <ii jeter l’effroi dans l’âme de Gertrude… L’ombre (cbez Voltaire) s’offre à Kri))byle « idans une posture menaçante », tout à l’opposé de celle du père d’Hanilet… C’est une ombre manquée. »