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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/512

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492 ÉRIPHYLE.

Par l’amour et l’ofïroi qui romplissoiit mon âme, Par ce cœur que le ciel forma pour vous aimer, Par ces flambeaux d’hymen (jue je veux ralhimer, Ne vous obstinez point à garder le silence. Hélas ! je m’attendais à plus de confiance.

(A Théandre, qui était dans le fond du théâtre avec la suite de la reine. )

Théandre, revenez, parlez, répondez-moi.

Sans doute il est d’un sang fait pour donner la loi.

Quel héros, ou quel dieu lui donna la naissance ?

THKANDRE.

Mes mains ont autrefois conservé son enfance ; J’ai pris soin de ses jours à moi seul confiés. Le reste est inconnu ; mais si vous m’en croyez, Si parmi les horreurs dont frémit la nature, Vous daignez écouter ma triste conjecture. Vous n’achèverez point cet hymen odieux.

ÉRIPHYLE.

Ah ! je rachèverai, mémo en dépit dos dieux.

I A Alcméon. )

Oui, fussiez-vous le fils (riiii ennemi |)erfide, Fussiez-vous né du sang du barbare Hermogide, Je veux être éclaircie.

ALCMÉON.

Eh bien, souffrez du moins Que je puisse un moment vous parler sans témoins. Pour la dernière fois vous m’entendez peut-étiv ; Je vous avais tronquée, et vous m’allez connaître.

ÉRIPHYLE.

Sortez. De toutes [)arts ai-je donc à trembler ?

SCENE V.

KlilPHYLi : . ALC.MKOX.

ALCMÉON.

Il n’est plus (le secrets (|ue je doive celer, (îonnu par ma fortune et par ma seule audace. Je cachais aux liiimains les malheurs de ma race Mais je ne me rcpens, au poini où je me \()i, Que de m’élre abaissé jus(|u’à rougir de moi.