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ÉRIPHYLE.

(A sa suite.)

Courez… qu’un prompt secours…

ÉRIPHYLE.

Épargne-toi le soin de mes coupables jours. Je ne demande point de revoir la lumière ; Je finis sans regret cette horrible carrière… Approche-toi, du moins ; malgré mes attentats, Laisse-moi la douceur d’expirer dans tes bras. Ferme ces tristes yeux qui s’entr’ouvrent à peine.

ALC.MKON, se jetant aux genoux d’Ériphyle.

Ah ! j’atteste des dieux la vengeance inhumaine, Je jure par mon crime et par votre trépas Que mon sang à vos yeux…

ÉRIPHYLE.

Mon fils, n’achève pas.

ALCMÉON.

Moi ! votre fils ! qui, moi ! ce monstre sanguinaire !

ÉRIPHYLE.

Va, tu ne fus jamais plus chéri de ta mère. Je vois ton repentir… il pénètre mon cœur… Le mien n’a pu des dieux apaiser la fureur. { Un moment de faiblesse, et même involontaire, ^ ! ^t« «-« ! JEW ’ A fait tous mes malheurs, a fait périr ton père…

Souviens-toi dos remords qui troublaient mes esprits… Souviens-toi de ta mère… ô mon fils… mon cher fils ! C’en est fait.

(Elle meurt.)

ALCMÉON.

Sois content, impitoyable père ! Tu frappes par mes mains ton épouse et ma mère. Viens combler mes forfaits, viens la venger sur moi, Viens t’abreuver du sang que j’ai reçu de toi. Je succombe, je meurs, ta rage est assouvie.

(11 tombe évanoui. ) THÉANDRE.

Secourez Alcméon, prenez soin de sa vie.

Que de ce jour affreux l’exemple menaçant

Rende son cœur plus juste, et son règne plus grand.

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FIN U ERIPHYLE.