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516 VARIANTES D’KRIPHVLE.

Volliiire a dit depuis, dans Alzire, acte 1'. scène v :

Vivant, je l’ai vaincu ; mort, doit-il être à craindre ?

Page 478. vers 23 :

Argos n’a plus de rois, et c’était trop attendre Pour les suivre aux enfers ou régner sur leur cendre. Je n’ai plus, il est vrai, ce fer si révéré Qu’on croit ici du trône être un gage assuré ; Mais je conserve, au moins, de cette auguste place Des gages plus certains, la constance et l’audace : Mon destin se décide, etc.

Pa^re 479, vers 6. — Entre ce vers et le suivant, on lisait dans Tédition de 1779 :

EUPHORBE.

Eh ! qui choisir que vous ? cet empire aujourd’hui Demande un bras puissant qui lui serve d’appui. Que dis-je ? vous l’aimiez, seigneur, et tant de flamme…

HERMOGIDE.

Moi ! que cotte faiblesse ait amolli mon âme ! Hermogido amoureux ! ah ! qui veut être roi. Ou n’est pas fait pour l’être, ou sait régner sur soi.

  • A la reine engagé, je pris sur sa jeunesse
  • Cet heureux as-endant que les soins, la souplesse,

’ L’attention, le temps, savent si bien donner

  • Sur un cœur sans desseins, facile à gouverner.

Le bandeau de l’amour, et l’art trompeur de plaire, De mes vastes desseins ont voilé le mystère ;

Mais de tout temps, crois-moi, la soif do la grandeur Fut le seul sentiment qui régna sur mon cœur.

EUPHORBE.

Tout vous portait au trône, et les vœux de l’armée, Et la voix de ce peuple et de la renommée, Et celle de la reine on qui vous espériez.

HERMOGIDE.

Par quels funestes nœuds mes destins sont liés !

  • Son époux et son fils, privés do la lumière,
  • Du trône à mon courage entr’ouvruient la barrière,
  • Quand la main de nos dieux la ferma sous mes pas.

Je sais que j’eus les vœux du peuple et des soldats ; Mais la voix de ces dieux, ou plutôt de nos prêtres, M’a dépouillé quinze ans du rang do mes ancêtres.

Il fallut succomber aux superstitions

  • Qui sont, bien plus que nous, les rois des nations ;

Et le zèle aveuglé d’un peuple fanatique

Fut plus fort que mon bras et que ma politique.

Ces vers sont presque tous dans la scène T du premier acte. Au lieu des quatre derniers vers ci-dessus, on lit dans une autre version :

Tel est l’esprit du ])euple endormi dans l’erreur ;