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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/632

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ZAÏRE.


orosmane.
(À l’esclave.)(À Corasmmnmmmin.)(À Corasmin.)
Allez, il me suffit… Ôte-toi de mes yeux,

Laisse-moi : tout mortel me devient odieux.
Laisse-moi seul, te dis-je, à ma fureur extrême ;
Je hais le monde entier, je m’abhorre moi-même.



Scène VII.

OROSMANE.

Où suis-je ? ô ciel ! où suis-je ? où porté-je mes vœux ?
Zaïre, Nérestan… couple ingrat, couple affreux !
Traîtres, arrachez-moi ce jour que je respire,
Ce jour souillé par vous !… Misérable Zaïre,
Tu ne jouiras pas… Corasmin, revenez.



Scène VIII.

OROSMANE, CORASMIN.
orosmane.

Ah ! trop cruel ami, quoi ! vous m’abandonnez !
Venez ; a-t-il paru, ce rival, ce coupable ?

corasmin.

Rien ne paraît encore.

orosmane.

Ô nuit ! nuit effroyable !
Peux-ta prêter ton voile à de pareils forfaits ?
Zaïre !… l’infidèle !… après tant de bienfaits !
J’aurais d’un œil serein, d’un front inaltérable,
Contemplé de mon rang la chute épouvantable ;
J’aurais su, dans l’horreur de la captivité,
Conserver mon courage et ma tranquillité ;
Mais me voir à ce point tronqué par ce que j’aime !

corasmin.

Eh ! que prétendez-vous dans cette horreur extrême ?
Quel est votre dessein ?