Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome22.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
LETTRE I.

tique des Lettres philosophiques de M. de V*** par le R. P. D. P. R., à Basle, 1733, in-12 de 250 pages, est de Coq de Villerey, aidé de l’abbé Goujet, dit A.-A. Barbier. Une note de l’abbé Sépher attribue ce livre à D. Perreau, bénédictin.

D. R. Boullier, ministre protestant, mort en 1759 fit, en 1735, insérer dans la Bibliothèque française des Réflexions sur quelques principes de la philosophie de M.  Locke, à l’occasion des Lettres philosophiques de M.  de Voltaire. Ce morceau est devenu la première des trois Lettres critiques sur les Lettres philosophiques de M.  de Voltaire, 1753, in-12, volume dont j’ai déjà eu occasion de parler dans la dernière note des Remarques sur les Pensées de Pascal, page 61. Les trois lettres de Boullier ont encore été réimprimées dans le volume intitulé Guerre littéraire, ou Choix de quelques pièces de M.  de V***, avec les réponses, 1759, in-12 de cxl et 183 pages, volume reproduit sans avoir été réimprimé avec un nouveau titre portant seulement : Choix de quelques pièces polémiques de M. de V******* avec les réponses, 1759.

Une Lettre sur Locke, par un avocat nommé Bayle, fut le sujet du Brevet accordé par Monius à l’auteur de la Lettre sur Locke, pièce satirique dont je ne parle ici que parce qu’elle a été omise dans les Mémoires pour servir à l’histoire de la calotte, nouvelle édition, 1752, six parties, petit in-12.

B.

LETTRE I[1].

SUR LES QUAKERS.

J’ai cru que la doctrine et l’histoire d’un peuple aussi extraordinaire que les quakers méritaient la curiosité d’un homme raisonnable. Pour m’en instruire, j’allai trouver un des plus célèbres quakers d’Angleterre, qui, après avoir été trente ans dans le commerce, avait su mettre des bornes à sa fortune et à ses désirs, et s’était retiré dans une campagne auprès de Londres. J’allai[2] le chercher dans sa retraite : c’était une maison petite, mais bien bâtie et ornée de sa seule propreté[3]. Le quaker[4] était un vieillard

  1. Dans les éditions de Kehl et quelques autres, cette lettre et la suivante formaient la première section de l’article Quakers du Dictionnaire philosophique (voyez tome XX, page 311). Ce que Voltaire dit ici des quakers donna naissance à la Lettre d’un quaker à François de Voltaire, 1733. Barbier, qui attribue cette Lettre à Josias Martin, cite une édition de 1748. J’en possède une nouvelle édition, revue et corrigée, Londres, 1790, in-8o. (B.)
  2. 1734. « Je fus le chercher. »
  3. 1734. « Bien bâtie, pleine de propreté, sans ornement. »
  4. Il s’appelait André Pitt, et tout cela est exactement vrai, à quelques cir-