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AVERTISSEMENT DE BEUCHOT.

Voltaire réclama par des Éclaircissements[1] qu’il envoya à divers journaux, et résolut de faire imprimer son livre en France. Mais il fallait alors pour cela une permission qu’on appelait privilége. L’auteur voulait ajouter une première partie contenant la Métaphysique. Ce fut principalement à cause de ce morceau que le chancelier d’Aguesseau refusa le privilége. Il accorda toutefois une permission tacite pour ce qui avait été imprimé en Hollande, c’est-à-dire de le réimprimer en France, mais sous le nom d’un pays étranger : Voltaire mit en tête les Éclaircissements dont j’ai dèjà parlé, et ajouta un chapitre xxvi sur le flux et le reflux[2].

Les libraires de Hollande firent réimprimer ces additions, pour les joindre aux exemplaires qui leur restaient.

Le mathématicien hollandais fit insérer dans les Mémoires historiques, du mois de juillet 1738, un morceau qu’il intitula la Vérité découverte, et auquel répond la lettre du 30 août 1738, dans la correspondance de Voltaire.

Le P. Regnault, jésuite, est auteur de la Lettre (anonyme) d’un physicien sur la philosophie de Newton mise à la portée de tout le monde, 1738, in-12 de 46 pages.

L’auteur resté inconnu des Réflexions sur la philosophie de Newton, etc., 1738, in-12 de 82 pages, répond à la critique du P. Regnault, mais sur d’autres points combat l’opinion de Voltaire.

Jean Banières publia Examen et Réfutation des Éléments de la philosophie de Newton, 1739, gros volume in-8o, qui donna naissance à l’écrit de Leratz de Lanthenée ayant pour titre : Examen et Réfutation de quelques opinions sur les causes de la réflexion et de la réfraction de la lumière, répandues dans l’ouvrage de M. Banières, in-8o de 50 pages.

Quelques autres personnes s’escrimèrent, dans les journaux, et Voltaire publia une Réponse aux objections principales, etc., qu’on trouvera à sa date (1739).

L’année suivante, Voltaire fit imprimer en Hollande la Métaphysique de Newton, dont L.-M. Kahle fit une critique, en allemand. Voyez ci-après (année 1744) l’opuscule intitulé Courte Réponse aux longs discours d’un docteur allemand.

En 1741, Voltaire donna en France, mais sous l’adresse de Londres, une édition entièrement refondue des Éléments de la philosophie de Newton. Il les avait divisés en trois parties : la première, comprenant la Métaphysique (publiée en 1740) ; les seconde et troisième se composant (en 14 et 16 chapitres) de ce qui formait tout l’ouvrage en 1738, c’est-à-dire de la physique. Les chapitres du mathématicien hollandais avaient été remplacés par des morceaux de Voltaire.

Voltaire, en 1748, revit encore son ouvrage pour en former le tome VI de l’édition de ses Œuvres qui parut à Dresde, chez Conrad Walther. Il avait, dans la seconde partie, retranché le chapitre xiv ; dans la troisième, les chapitres x et xi. J’ai conservé ces trois chapitres en notes ou variantes.

  1. Voyez page 267.
  2. Le volume porte pour adresse : À Londres.