terre est dans la vierge, signe opposé aux poissons. Par là, toutes les constellations ont changé de place ; le taureau se trouve où était le bélier, les gémeaux sont où était le taureau.
Cette gravitation, qui est l’unique cause de la révolution de vingt-cinq mille neuf cent vingt ans dans notre globe, est aussi la cause de la révolution lunaire de dix-neuf ans, qu’on appelle le cycle lunaire, et de la révolution des apsides de la lune en neuf ans. Il arrive à la lune, tournant autour de la terre, précisément la même chose qu’à cette élévation de notre globe vers l’équateur ; de sorte qu’on peut considérer la lune comme si c’était une élévation, un anneau tenant à la terre ; et on peut pareillement considérer cette éminence de l’équateur comme un anneau de plusieurs lunes.
On sent bien que le soleil doit avoir plus de part que la lune à ce mouvement de la terre qui fait la précession des équinoxes. L’action du soleil est à celle de la lune en ce cas précisément comme celle de la lune est à celle du soleil dans les marées[1].
Le lecteur soupçonne sans doute que puisque les mers se soulèvent à l’équateur, le soleil et la lune, qui agissent sur cet équateur, agissent plus sensiblement sur les marées. Le soleil contribue comme trois à peu près à ce mouvement de la précession des équinoxes, et la lune comme un. Dans les marées, au contraire, le soleil n’agit que comme un et la lune comme trois : calcul étonnant, réservé à notre siècle, et accord parfait des lois de la gravitation que toute la nature conspire à démontrer.
- ↑ C’est M. d’Alembert qui, le premier, a résolu, par une méthode certaine, le problème de la précession des équinoxes, c’est-à-dire qui a déterminé les mouvements que l’attraction du soleil et celle de la lune causent dans l’axe de la terre.
Mais outre cette grande révolution, qui cause la précession des équinoxes, l’axe de la terre a un autre mouvement, qu’on nomme nutation ; ce mouvement, dont la révolution est la même, quant à la durée, que celle des nœuds de la lune, dépend principalement de l’attraction de cette planète. M. d’Alembert a employé ce phénomène observé par Bradley, et dont il a le premier développé la cause, à déterminer avec plus de précision qu’on n’avait pu faire encore la masse de la lune, c’est-à-dire le rapport de sa force attractive avec celle du soleil. L’attraction du soleil et de la terre produit un mouvement dans l’axe de la lune, et ce mouvement est la cause du phénomène appelé libration de la lune.
Ce phénomène se calcule par les mêmes principes, de manière que l’on doit à M. d’Alembert la découverte des lois des phénomènes célestes causés par la figure des astres, comme on a dû à Newton celle des phénomènes causés par leurs forces attractives, supposées réunies à leur centre. (K.)