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THÉORIE DE LA LUNE.

Elle gravite vers la terre comme la terre vers elle ; elles ont donc l’une et l’autre un centre de gravité commun. Ce centre de gravité commun se trouve près de la surface de la terre ; c’est ce centre de gravité commun qui emporte la terre et la lune autour du soleil, foyer universel de toutes les planètes et de tous les satellites.

La lune, étant beaucoup plus près de la terre que la terre ne l’est du soleil, doit, suivant les lois de l’attraction, tourner bien plus vite autour de la terre que la terre ne tourne dans son grand orbe autour du soleil. Aussi la lune achève son cours autour de notre globe en 27 jours et demi à peu près, au lieu que la terre en met 365 à parcourir son orbite autour du soleil.

La lune tourne sur elle-même sur son axe, précisément dans le même temps qu’elle fait sa révolution de 27 jours et demi autour de nous ; ainsi la terre voit toujours le même côté de la lune, à quelque petite différence près. Si la lune ne tournait sur elle-même que dans la moitié du temps qu’elle parcourt sur son orbite d’un mois, nous verrions successivement toute sa surface. Si, dans le cas où elle est, elle tournait précisément dans un cercle autour de la terre, nous verrions toujours précisément la même moitié de cette surface ; mais elle parcourt une ellipse dont la terre occupe un foyer : ainsi elle va tantôt plus lentement, tantôt plus vite, et elle nous montre, tantôt un peu plus, tantôt un peu moins de cette moitié tournée vers nous.

La terre étant emportée autour du soleil en une année par sa gravitation, emporte aussi la lune, qui doit la suivre dans son grand orbe.

Mais cette révolution annuelle de la lune ne peut être la même que celle de la terre. Car, en faisant son mois qu’on appelle périodique de 27 jours et demi, elle fait son mois synodique, sa lunaison en 29 jours et demi, c’est-à-dire qu’il lui faut 29 jours et demi pour aller d’une conjonction avec le soleil. Or douze fois 29 et demi font 354. Ainsi l’année commune de la lune ne peut être que d’environ trois cent cinquante-quatre jours, tandis que celle de la terre est d’environ trois cent soixante-cinq.

    plus certaine que celle dont Halley avait pu se servir. On en attend une autre vers 1789. La période de la première comète est d’environ soixante et seize ans, et celle de la seconde d’environ cent trente. »

    Dans l’édition de 1756 et ses réimpressions, immédiatement après le chapitre xi se trouvait, sous le titre de Chapitre xii, conclusion, la fin de l’ouvrage, à partir du mot Concluons, etc. (ci-après, page 581) ; c’est-à-dire que les éditions de 1756 et autres ne contiennent pas les chapitres xii, xiii et xiv (en grande partie), qui sont dans les éditions de 1741, 1748, 1750, 1732, et dans quelques éditions depuis 1819 ; voyez l’Avertissement de Beuchot.