lui est utile, par cette considération qu’il ne peut tout connaître.
Non tamen idcirco contemnas lippus inungi[1].
Nous connaissons beaucoup de vérités ; nous avons trouvé beaucoup d’inventions utiles. Consolons-nous de ne pas savoir les rapports qui peuvent être entre une araignée et l’anneau de Saturne, et continuons à examiner ce qui est à notre portée.
Une comparaison n’est preuve ni en poésie ni en prose : elle sert en poésie d’embellissement, et en prose elle sert à éclaircir et à rendre les choses plus sensibles. Les poëtes qui ont comparé les malheurs des grands à la foudre qui frappe les montagnes feraient des comparaisons contraires, si le contraire arrivait.
Si nous savions ce que c’est qu’esprit, nous pourrions nous plaindre de ce que les philosophes lui ont attribué ce qui ne lui appartient pas ; mais nous ne connaissons ni l’esprit ni le corps ; nous n’avons aucune idée de l’un, et nous n’avons que des idées très imparfaites de l’autre : donc nous ne pouvons savoir quelles sont leurs limites.
- ↑ Horace, livre I, épître Ire, 28-29.
- ↑ Texte exact : De là vient que presque tous les philosophes confondent les idées des choses et parlent des choses corporelles spirituellement, et des spirituelles corporellement.
- ↑ … et qu’il consiste en preuves.
- ↑ … et qu’il consiste en la guérison.
- ↑ Texte exact : Mais qui s’imaginera une femme sur ce modèle-là, qui consiste à dire de petites choses avec de grands mots, verra une jolie demoiselle toute pleine de miroirs et de chaînes dont il rira, parce qu’on sait mieux en quoi consiste l’agrément d’une femme que l’agrément des vers.