elle menace Électre, en cas de résistance. Itys dit alors à Clytemnestre[1] :
Je ne puis la contraindre, et mon esprit confus…
Clytemnestre répond :
Par ce raisonnement je connais vos refus.
Mais Itys n’a fait là aucun raisonnement. Il dit, en un vers seulement, qu’il ne peut contraindre Électre.
Il fallait faire raisonner Itys pour lui reprocher son raisonnement. Enfin quand le tyran arrive, il demande encore à Clytemnestre si Électre consent au mariage.
Électre répond[2] :
Pour cet heureux hymen ma main est toute prête ;
Je n’en veux disposer qu’en faveur de ton sang,
Et je la garde à qui te percera le flanc.
Quelle froide et impertinente pointe ! Je n’en veux disposer qu’en faveur de ton sang. Cela s’entendrait naturellement : en faveur de ton fils : et ici cela veut dire : en faveur de ton sang que je veux faire couler. Y a-t-il rien de plus pitoyable que cette équivoque ?
Égisthe répond à cette pointe détestable :
Cruelle ! si mon fils n’arrêtait ma vengeance,
J’éprouverais bientôt jusqu’où va ta constance.
Mais il n’a pas été ici question de constance. Il veut dire apparemment, je me vengerais de toi en éprouvant ta constance dans les supplices ; mais je me vengerais suffit, et jusqu’où va ta constance n’est que pour la rime.
Après cela, Égisthe quitte Clytemnestre en lui disant[3] :
Mais ma fille paraît. Madame, je vous laisse,
Et je vais travailler au repos de la Grèce.
Quand on dit : quelqu’un paraît, je vous laisse, cela fait entendre que ce quelqu’un est notre ennemi, ou qu’on a des raisons pour