Qu’avec toi ton dieu périsse,
Et qu’il soit, comme toi, méprisé pour jamais !
Tu m’inspires enfin ; c’est sur toi que je fonde
Mes superbes desseins :
Tu m’inspires ; ton bras seconde
Mes languissantes mains.
Vil esclave, qu’oses-tu dire ?
Prêt à mourir dans les tourments,
Peux-tu bien menacer ce formidable empire
À tes derniers moments ?
Qu’on l’immole ; il est temps.
Frappez ; il faut qu’il expire.
Arrêtez ; je dois vous instruire
Des secrets de mon peuple et du dieu que je sers :
Ce moment doit servir d’exemple à l’univers.
Parle, apprends-nous tous les crimes,
Livre-nous toutes nos victimes.
Roi, commande que les Hébreux
Sortent de ta présence et de ce temple affreux.
Tu seras satisfait.
La cour qui t’environne,
Tes prêtres, tes guerriers, sont-ils autour de toi ?
Ils y sont tous ; explique-toi.
Suis-je auprès de cette colonne
Qui soutient ce séjour si cher aux Philistins ?
Oui, tu la touches de tes mains.
Temple odieux, que tes murs se renversent ;
Que tes débris se dispersent
Sur moi, sur ce peuple en fureur !
Tout tombe ! tout périt ! ô ciel ! ô dieu vengeur !
J’ai réparé ma honte, et j’expire en vainqueur.