Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
534
PENSÉES SUR LE GOUVERNEMENT.
XXXIII. (XXXI.)
Si Léon X avait donné des indulgences à vendre aux moines augustins, qui étaient en possession du débit de cette marchandise, il n’y aurait point de protestants. Si Anne de Boulen n’avait pas été folle, l’Angleterre serait romaine[1]. À quoi a-t-il tenu que l’Espagne n’ait été tout arienne, et ensuite toute mahométane ? À quoi a-t-il tenu que Carthage n’ait détruit Rome[2] ?
XXXIV. (XXXII.)
D’un événement donné déduire tous les événements de l’univers est un beau problème à résoudre ; mais c’est au maître de l’univers qu’il appartient de le faire.
FIN DES PENSÉES SUR LE GOUVERNEMENT.
- ↑ Voyez tome XII, pages 311 et suivantes.
- ↑ Dans les éditions de 1752 et 1754 l’article xxxi (remplacé en 1756 par ce qui forme aujourd’hui l’article xxxiii) était ainsi conçu : « Les grands changements dans les gouvernements, dans les religions, tiennent d’ordinaire à peu de chose : combien peu s’en est-il fallu que l’Angleterre ne soit restée soumise au pape ? que l’Espagne n’ait été tout arienne, et ensuite toute mahométane ? À quoi a-t-il tenu que Carthage n’ait détruit Rome. » Le texte actuel est de 1756.