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L'ÉDUCATION

DES FILLES

(1761 1)

��MELINDE.

Éraste sort d'ici, et je vous Tois plongée dans une rêverie pro- fonde. Il est jeune, bien fait, spirituel, riche, aimable, et je vous pardonne de rêver,

SOPHROME.

Il est tout ce que vous dites, je l'avoue.

MÉLINDE.

Et de plus, il vous aime.

SOPHRO-ME.

Je l'avoue encore.

MÉLINDE.

Je crois que vous n'êtes pas insensible pour lui.

SOPHROME.

C'est un troisième aveu que mon amitié ne craint point de vous faire.

MÉLIXDE.

Ajoutez-y un quatrième; je vois que vous épouserez bientôt Éraste.

SOPHROME.

Je VOUS dirai, avec la même confiance, que je ne l'épouserai jamais.

MÉLINDE.

Quoi ! votre mère s'oppose à un parti si sortable ?

��1. C'est d'après une note manuscrite de feu Decroix, l'un des édileur-i de Kehl, que j'ai mis cette date. La plus ancienne édition que je connaisse de ce Dialogue est dans le tome lU des Nouveaux Mélanges, daté de 1765. (B.)

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