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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome24.djvu/390

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380 A MONSEIGNEUR LE CHANCELIER.

impression sur votre esprit et sur votre cœur S si vous daignez les lire.

Réduit à l'état le plus déplorable, je ne demande autre chose, sinon que la vérité s'éclaire. Tous ceux qui, dans l'Europe en- tière, ont entendu parler de cette horrible aventure, joignent leurs voix à la mienne. Tant que le parlement de Toulouse, qui m'a ravi mon père et mon bien, ne manifestera pas les causes d'un tel malheur, on sera en droit de croire qu'il s'est trompé, et que l'esprit de parti seul a prévalu par les calomnies auprès des juges les plus intègres. Je serai surtout en droit de redemander le sang innocent de mon malheureux père.

Pour mon bien, qui est entièrement perdu, ce n'est pas un objet dont je me plaigne ; je ne demande autre chose de votre justice, et de celle du conseil du roi, sinon que la procédure qui m'a ravi mon père, ma mère, mon frère, ma patrie, vous soit au moins communiquée.

Je suis, avec le plus profond respect, etc.

DoNAT Calas,

��1. Voltaire s'est moqué souvent de cette expression ; voyez dans le lomc XXI, pages G9, 107, 356, 507 ; et dans le tome IX, le 2« vers du chant VIII de la Pmelle.

��FIN DE LA REQUETE.

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