Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome24.djvu/478

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468 OMER DE FLEURY, ETC.

On sait que vous vous entendez, par état, à toutes ces choses comme en finances.

Puisque l'inoculation, messieurs, réussit dans toutes les na- tions voisines qui l'ont essayée ; puisqu'elle a sauvé la vie à des étrangers qui raisonnent, il est juste que vous proscriviez cette pratique, attendu qu'elle n'est pas enregistrée ; et pour y parve- nir, vous emploierez les décisions de la Sorbonne, qui vous dira que saint Augustin n'a pas connu l'inoculation, et la Faculté de Paris, qui est toujours de l'avis des médecins étrangers.

Surtout, messieurs, ne donnez point un temps fixe aux salu- taires et sacrées Facultés pour décider, parce que l'insertion utile de la petite vérole sera toujours proscrite en attendant.

A l'égard de la grosse, sœur de la petite, messieurs des en- quêtes sont exhortés à examiner scrupuleusement les pilules de KeyserS tant pour le bien public que pour le bien particulier des jeunes messieurs ^ qui en ont besoin, par état; la Sorbonne ayant préalablement donné son décret sur cette matière théo- logique.

Nous espérons que vous ordonnerez peine de mort (que les Facultés de médecine ont ordonnée quelquefois dans de moindres cas) contre les enfants de nos princes ^ inoculés sans votre per- mission, et contre quiconque révoquera en doute votre sagesse et votre impartialité reconnues.

��1. Les pilules ou dragées de Keyser étaient alors en vogue. (B.)

2. Les jeunes conseillers au parlement.

3. Louis-Philippe d'Orléans (mort en 1785) avait fait inoculer son fils unique et sa fille, dès le mois d'avril 1756, par Tronehin ; et ce salutaire exemple fut imité plus tard, peu de temps avant la mort de Louis XV, par trois jeunes princes qui devaient un jour porter la même couronne. (Cl.)

��FIN d'OMER, etc.

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