Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome24.djvu/487

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DU TABLEAU HISTORIQUE. 477

souveraineté de Rome et de Raveune est fondée ; la concession de Rodolphe de Habsbourg est la seule qu'on montre à Rome, et c'est la plus avantageuse.

��III. — DES ROIS BIGAMES.

Un libellisteS aussi mal instruit que mal intentionné, pré- tend que les rois Clotaire, Contran, Chérebert, Sigebert, Chilpéric, n'avaient pas plus d'une femme à la fois. Peut-il ignorer que Clotaire l" épousa les deux sœurs Rugonde et Aregonde, et encore Condiuke, sa belle-sœur, et encore trois autres femmes ; qu'il en eut presque toujours trois, et que c'était alors l'usage des rois francs? Quel homme un peu versé dans l'histoire ne sait pas que, quand Chilpéric son fils épousa une sœur de Brunehaut, on fit jurer à ses ambassadeurs que ce roi n'en épouserait pas d'autres du vivant de sa femme ? Ce qui prouvait assez que Chilpéric n'avait pas renoncé d'abord à la polygamie. Caribert donna trois indignes rivales à sa femme In goberge; et toutes trois eurent le nom d'épouses. Contran eut dans le même temps Mercatrude et Ostregilde : apparemment il s'en repentit, car il a été mis au nombre des saints. Il n'y a point d'annaliste français qui ne con- vienne que Dagobert I" épousa presque la même année ^'antilde, Wlfegonde, et Berthilde. Cela est plus sûr que le trône d'or massif qu'on prétend que lui fit saint Éloi-.

. IV. — DES POSSESSIONS ET SORTILEGES.

L'histoire moderne est plus sûre que l'histoire ancienne; et le tableau de nos faiblesses, de nos erreurs, de nos superstitions, est aussi bien plus intéressant. C'est dans l'histoire de nos propres folies qu'on apprend à être sage, et non dans les discussions téné- breuses d'une vaine antiquité.

��1. Nonotte, dans ses Erreurs de Voltaire, article de Charlemagne. (B.)

2. En 1763, on lisait de plus ici:

« On pourrait ajouter bien des choses à cet Essai sur VHistoire générale mais il a fallu se borner. Le lecteur judicieux et instruit s'en dira beaucoup plus qu'il ne lui en a été dit. Je me contenterai ici de lui soumettre une conjecture sur les anciens Égyptiens, laquelle pourra servir pour l'histoire des autres nations. »

L'auteur alors donnait ici pour additions au chapitre CLV (aujourd'hui le eus) sept alinéas dont le premier commence par ces mots : «Il se présente, etc.» (B.) — Voyez tome XII. page 445.

�� �