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DE L’EMPIRE.

n’est pas ce dont il s’agit. Il n’est question que de faire voir ici que c’est un point de fait, une vérité constante que le concile de Francfort rejeta le culte des images.

XI.

Je trouve un diplôme d’Othon III, de l’an 998, dans lequel il condamne comme un mensonge la donation de Constantin et celle de Charles le Chauve, sans daigner dire seulement un mot des donations de Pépin, de Charlemagne, et de Louis Ier. Que doit-on en conclure ?

XII.

Je vois dans le Goldast une constitution de Frédéric Barberousse en faveur d’Aix-la-Chapelle : cette constitution rapporte tout au long une charte de Charlemagne.

Charlemagne s’y exprime ainsi : « Vous savez que, chassant un jour auprès de cette ville, je trouvai les thermes et le palais que Granus, frère de Néron et d’Agrippa, avait autrefois bâtis. » Voilà, dit-on, pourquoi Aix est appelée Aquisgrana.

Ce diplôme de Charlemagne ressemble au discours de Trimalcion dans Pétrone sur la guerre de Troie.

Le diplôme est-il faux, ou doit-on seulement accuser celui qui fit parler Charlemagne ?

Combien d’anciennes pièces non moins fausses ! combien de suspectes ! et qu’il est pardonnable de se tromper !

FIN DES DOUTES, ETC.