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504 ECLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES.

en coutume, en droit, et en loi ». Qu'il lise donc la taxe de la cliancellerie romaine S imprimée à Rome, en 151/(, chez Marcel Silbert, au champ de Flore, et, l'année d'après, h Cologne, chez Gosvinus Colinius; enfin à Paris, en 1520, chez Toussaint Denys, rue Saint-Jacques. Le premier titre est De Causis matrimonialibus.

<( In causis matrimonialibus, pro contractu quarti gradus, taxa est turonenses septem, rtucatus unus, carlini sex, »

Faut-il que ce pauvre homme nous oblige ici de dire que, dans le titre 18, on donne l'absolution pour cinq carlins à celui qui a connu sa mère ; que pour un père et une mère qui auront tué leur fils il n'en coûte que six tournois et deux ducats ; et si on demande l'absolution du péché de sodomie et de la bestialité, avec la clause inhibitoire, il n'en coûte que trente-six tournois et neuf ducats? Après de telles preuves, que ce libelliste se taise, ou qu'il paye pour ses péchés.

XXIP SOTTISE DE NONOTTE.

sur. LE DROIT DES SÉCULIERS DE CONFESSER.

Il demande où l'historien a pris que les séculiers, et les femmes mêmes, avaient droit de confesser. Où, mon pauvre ignorant? Dans saint Thomas, page 255 de la IIP partie, édition de Lyon, 1738. «Confessio ex defectu saccrdotis laïco facta sacra- mentalis est quodammodo. » Ignorez-vous combien d'abbesses confessèrent leurs religieuses^? On ne peut mieux faire que de rapporter ici une partie d'une lettre d'un très-savant homme, datée de Valence, du l"^-^ février 1769, concernant cet usage, que Nonotte ignore.

« L'autour demande si on pourrait lui citer quelque abbesse qui ait confessé ses religieuses.

« On lui répondra, avec M. l'abbé Fleury, liv. lxxvi, tome XVI, page 2/(6 de VHistoire ecclésiastique, « qu'il y avait en Espagne des « abbcsscs qui donnaient la bénédiction i\ leurs religieuses, en- <( tendaient leurs confessions, et prêchaient publiquement lisant « l'Évangile; que ce fait paraît par une lettre du pape, du 10 « décembre 1210. C'est Innocent III, etc. )>

J'ajoute à la remarque de ce vrai savant l'autorité de saint Basile, dans ses Règles abrégées, tome II, page /j53. Il est permis à

��1. Voyez tome XX, page 48 i; l'article Taxe.

2. Toute la fin de cet article est de 17G9.

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