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508 ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES.

sont faites pour être crues par notre libelliste, mais non par les honnêtes sens.

��XXVIIP SOTTISE DE AOXOTTE.

SIR LA DONATION DE PEPI\.

Oui, l'on persiste à croire que jamais ni Pcpin ni Charle- magne ne donnèrent ni la souveraineté de l'exarcliat de Ravenne, ni Rome : 1° parce que, si cette donation avait été faite, les papes en auraient conservé, en auraient montré l'instrument authen- tique ; 2" parce que Charlemagne, dans son testament, met Rome et Ravenne au nombre des villes qui lui appartiennent, ce qui paraît décisif ; 3° parce que les Olhons, qui allèrent en Italie, ne reconnurent point cette donation, qu'elle ne fut pas même débattue, et que sous Othon I" les papes n'avaient aucune sou- veraineté; h"" parce que Pépin n'avait pu donner ces villes, sur lesquelles il n'avait ni droit, ni prétention ; 5° parce que jamais les empereurs grecs ne se plaignirent de cette prétendue dona- tion, ni dans leurs ambassades, ni dans leurs traités. On objecte un passage d'Éginhard, qui dit que Pépin offrit la Peutapole à saint Pierre : cela veut dire seulement qu'il la mit sous la pro- tection de saint Pierre, comme Louis XI donna depuis le comté de Roulogne à la sainte Vierge, Les papes eurent des domaines utiles dans la Pentapole comme ailleurs ; mais ils ne furent sou- verains ni sous Pépin, ni sous Charlemagne, qui eurent la juri- diction suprême.

Il est faux que les papes aient jamais été maîtres de l'exarchat depuis Pépin jusqu'à Othon III. Cet empereur assigna aux papes le revenu de la Marche d'Ancône, et non pas la souveraineté. Voilà la véritable origine de la puissance temporelle du siège de Rome : elle commence à la fin du x*^ siècle, et elle n'est bien affermie que par Alexandre VI.

XXIX"" SOTTISK DE XONOTTE.

SIR IN FAIT CONCERNANT LE ROI I) E FRANCE HENRI III.

Auteur du libelle, vous dites que « vous n'avez jamais pu trouver dans quel livre il est dit que Henri III assiégea Livron en Dauphiné » ; vous prétendez qu'il n'a jamais été assiégé, parce que ce n'est aujourd'hui qu'un bourg sans défense ; mais com-

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