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ÉCLAIRCISSEMENTS lUSTOKinUES. 509

bien de villes ont été changées en villages par le malheur des temps! yoyezVAbrégé chronologique de Mézerai, page 218 de l'édi- tion déjà citée; voyez de Serres, et le livre LVIII du véridique de Thou : vous apprendrez que la ville de Livron ' l'ut assiégée par Bellegarde, sous les ordres du dauphin d'Auvergne; que le roi alla lui-même au camp; que les assiégés lui reprochèrent la Saint-lJarthélemy du haut de leurs murs. Vous trouverez toute cette aventure décrite dans le Recueil des choses mémorables, page 537; vous la trouverez dans les J/émo/res deL'Estoile,\)?ige 117, tome I-. Vous apprendrez que ce n'était pas Montbrun, chef du parti, qui commandait dans Livron, mais Roesses, qui fut tué dans un assaut. Vous apprendrez qu'à l'approche des assiégeants, les habitants crièrent du haut des murs, le 13 janvier : « Assas- sins, que venez -vous chercher? Croyez-vous nous égorger dans nos lits comme l'amiral ? » Vous saurez que les femmes combat- tirent sur la brèche, et que ce siège fut très-mémorable. Vous saurez qu'il n'appartient pas à un pédant de collège de parler de l'histoire de France, qu'il ignore.

��XXX<= SOTTISE DE NOIvOTTE.

SLR LA CONVEHSION DE H E N K I IV.

C'est mauvaise foi dans le jésuite Daniel, c'est bêtise dans le libelliste, de prétendre que Henri IV changea de religion par conviction. En vérité, l'amant de Gabrielle d'Estrées, qui lui par- lait du saut périlleux '\ l'homme que les papes avaient appelé bâtard détestable, le prince qu'ils avaient déclaré indigne de porter la couronne, le politique qui mandait à la reine Elisabeth les raisons poUtiques de son changement, le héros qui avait vu cent assassins catholiques armés contre sa vie, le protestant qui avait

��1. Voyez tome XII, page 528.

2. Dans l'cdition de 17G3, l'article se terminait ainsi:

« L'auteur de VHistoire générale a souvent négligé de citer des autorités sur des faits connus : il n'a cité que sur des choses extraordinaires qui ont besoin d'être confirmées. C'est à vous à reconnaître sa fidélité par tous les garants qu'il vous donne, et à rougir d'avoir parlé avec tant d'audace de tout ce que vous ignorez. »

Le texte actuel est de 1769. (B.)

3. Voyez, plus loin, l'opuscule intitulé le président de Thou justifié, etc., où Voltaire rapporte la phrase d'une lettre d'Henri IV à Gabrielle, qui contient ces mots. (B.)

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