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MEMOIRE

POUR OLYMPIE

A M. D'ARGEMAL.

(1764)

��i" Si on retranche quelque chose au quatrième acte, qui est beaucoup trop court, il ne lui restera presque rien.

2° Quand on a averti Cassandre en présence d'Olympie qu'An- tigone est entré en armes, quand Cassandre est sorti pour le combattre, il faut absolument qu'Olympie apprenne à la fin de cet acte ce qui est arrivé, parce que le lieu du combat est trop près pour qu'elle n'en ait pas des nouvelles, parce que le specta- teur en attend, parce que tout presse, parce qu'il est ridicule, dans une telle situation, de finir un acte par un monologue sur l'amour. Si elle quitte le théâtre, où va-t-elle ? Sort-elle pour aller voir les combattants? Cela serait absurde. Est-ce pour aller chez sa mère ? Rien do plus plat. Ce serait un moyen sûr de n'a- voir ni un quatrième acte, ni un cinquième.

3" Quand on lui apporte les nouvelles de ce combat, si on se contente de lui dire qu'on est aux mains, elle le savait déjà ; la terreur n'augmente pas, et tout ce qui ne l'augmente pas la diminue.

1. Ce Mé/»oire, édité par MM. de Cayrol et François, Lettres inédites de Voltaire (1856), tome II, page 601, est de 1764. « Cette discussion, disent les éditeurs, qui renferme d'ailleurs d'excellents principes dramatiques, n'a pas paru sans intérêt. On y voit le travail intérieur du cabinet de l'écrivain, comment il composait et corrigeait, ainsi que le jugement et la franchise de ses critiques familiers. On remarquera, par exemple, avec quelle force de conviction et quelle liberté de paroles, malgré l'autorité de tant de succès, ils condamnent d'avance les scènes froides et la poésie débile d'Olympie. »

La tragédie dVlymjne est, dans la présente édition, au tome V du Théâtre, pages 91-172.

25. — Mélanges. IV. 10

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