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DE LA GAZETTE LITTÉRAIRE. 167

L'auteur explique nettement, sans affecter ni trop de brièveté, ni trop d'étendue, tout ce qui regarde la pyrotechnie, la métal- lurgie, et les pierres précieuses. Il ne parle pas seulement de ce qu'il a lu, mais de ce qu'il a vu, et l'on peut dire qu'il a vu avec des yeux éclairés. Il possède un cabinet d'histoire naturelle très- curieux. Ce cabinet serait une acquisition fort utile à qui vou- drait se donner sans peine des connaissances sûres dans cette partie de la physique.

��VI.

POEMS, lîV C. nilRCHILI..

Poëmes, par C. Churchill. A. Londres, chez Drydcn Leach, 1763, in-4o^ (18 avril 17G't.)

Ces poèmes sont des satires pleines d'amertume, de chaleur, et de force : elles avaient été publiées séparément ; l'auteur, en les rassemblant dans un volume, y a fait quelques changements et ajouté plusieurs vers heureux. Le premier poème par lequel M. Churchill se soit fait connaître au public est intitulé la Ros- ciade; il y fait la satire de différents acteurs des deux théâtres de Londres. Voilà un sujet assez bizarre pour le début d'un théo- logien de l'Église anglicane. Le révérend M. Sterne, chanoine d'York, débuta ainsi par le roman plus gai que décent de Tristram Shandy. La Rosciade réussit, et mérita à son auteur les applaudis- sements des beaux esprits et la censure du clergé, surtout de l'évêque de Rochester, dans le diocèse duquel il officiait.

On jugerait, par l'objet principal de ces satires, que M. Chur- chill n'a écrit ni pour les étrangers, ni pour la postérité. Les portraits de quelques comédiens, une querelle avec des journa- listes, une aventure de revenant, un démêlé particulier avec M. Hogarth, etc., tout cela ne peut guère intéresser hors de

1. Cet article est encore indubitablement de Voltaire : c'est sa manière de s'exprimer sur Sterne, sur Pope, etc. On sait d'ailleurs qu'il fut le premier à qui la France dut la connaissance des principaux auteurs anglais. Je serais encore porté à le croire l'auteur d'un article sur Tristram Shandy, qui est au tome V, page 39 de la Gazette littéraire, article que j'exclus cependant, ainsi que plusieurs autres, dans la crainte de me tromper. ( Cl. ) — D'après la manière dont Voltaire en parle dans le premier de ses Articles extraits du Journal de politique et de littérature, il ne doit pas être l'auteur de l'article sur Sterne inséré au tome V de la Gazette littéraire de l'Europe. ( B.)

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