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LETTRE PASTORALE
À M. L’ARCHEVÊQUE D’AUCH, J.-F. DE MONTILLET[1].
(1766)


Il parut sous votre nom, monsieur, en 1764, une Instruction pastorale qui n’est malheureusement qu’un libelle diffamatoire. On s’élève, dans cet ouvrage, contre le Recueil des assertions[2], consacré par le parlement de Paris : on y regarde les jésuites comme des martyrs, et les parlements comme des persécuteurs[3] ; on y accuse d’injustice l’édit du roi qui bannit irrévocablement les jésuites du royaume. Cette Instruction pastorale a été brûlée par la main du bourreau. Le roi fait réprimer les attentats à son autorité, les parlements savent les punir ; mais les citoyens qui sont attaqués avec tant d’insolence dans ce libelle n’ont d’autre ressource que celle de confondre les calomnies. Vous avez osé insulter des hommes vertueux que vous n’êtes pas à portée de connaître ; vous avez surtout indignement outragé un citoyen qui demeure à cent cinquante lieues de vous : vous dites à vos diocésains d’Auch que ce citoyen, officier du roi et membre d’un corps à qui vous devez du respect[4], est un vagabond et un fugitif

  1. Jean-François de Montillet, archevêque d’Auch, avait publié, le 23 janvier 1764, un mandement sur lequel Voltaire s’égaye ailleurs (voyez la xxiiie des Honnêtetés littéraires), et qui fut condamné au feu par le parlement de Bordeaux (voyez tome XX, page 280). Je pense que la Lettre pastorale est de mars 1766, et que c’est de cette pièce que Voltaire parle dans sa lettre à Damilaville, du 1er avril 1766. Il reparle du mandement dans une note de l’épilogue de la Guerre civile de Genève (voyez tome IX). (B.)
  2. Extrait des assertions dangereuses et pernicieuses en tout genre que les soi-disant jésuites ont, dans tous les temps et persévéramment, soutenues, enseignées et publiées, etc., 1762 ; quatre volumes in-12.
  3. Nos pères vous avaient appris à respecter les jésuites, etc., pages 34 et suivantes du mandement de M. d’Auch. (Note de Voltaire.)
  4. Pages 12, 13 et 14 du libelle. (Id.)