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MÉMOIRE


pour être mis à la tête de la nouvelle édition qu’on prépare


DU SIÈCLE DE LOUIS XIV[1]


et pour être distribué à ceux qui ont les anciennes.




L’auteur du Siècle de Louis XIV satisfit à son devoir en commençant cet ouvrage dès qu’il fut nommé historiographe de France[2]. Il l’entreprit avec d’autant plus de zèle que la gloire de ce beau siècle dans les arts, commençant à peu près à l’établissement de l’Académie française, ne s’est pas démentie de nos jours, et que l’administration politique s’est perfectionnée. Ainsi, en étendant son histoire jusqu’à notre temps, il essayait d’élever un monument à l’honneur du siècle passé et du nôtre.

La multiplicité des grands objets l’obligea de les séparer, de traiter à part les événements de la guerre et ceux de la cour, l’administration intérieure, les affaires de l’Église, les progrès de

  1. L’édition du Siècle de Louis XIV, à la tête de laquelle ce Mémoire devait être mis, est celle de 1768 (voyez l’Avertissement de Beuchot en tête du tome XIV) ; mais elle ne le contient pas. Ce Mémoire fut imprimé séparément ; le pays de Foix et tout le Languedoc en furent inondés, à ce que dit Sabatier de Castres, dans son Tableau philosophique de l’esprit de M. de Voltaire, page 114. Beuchot avait reproduit ce Mémoire tel qu’il l’avait trouvé dans le Journal encyclopédique des 1er et 15 août 1767, avec des points à la fin de plusieurs alinéas : ce qui semblait indiquer, et indiquait réellement des lacunes. Plus tard, ayant eu de M. Angliviel, bibliothécaire du dépôt de la Marine à Paris, et neveu de La Beaumelle, communication d’un exemplaire de l’édition originale du Mémoire, il en rectifia et compléta le texte dans la Préface de la Table analytique. Nous donnons ce texte rectifié et complété, en indiquant quelques différences qu’offrait celui du Journal encyclopédique.

    C’est sans doute de ce Mémoire que Voltaire parle dans une lettre au lieutenant de police, du 8 juillet 1767, que nous donnerons dans la Correspondance. La Beaumelle s’en plaignit au même magistrat, par une lettre du 13 juillet.

  2. Voltaire ne fut nommé historiographe de France qu’en 1745 ; et, longtemps avant, il s’était occupé de l’histoire de Louis XIV ; voyez l’Avertissement de Beuchot en tête du tome XIV ; tome XV, page 107 ; et la lettre à Dubos, du 30 octobre 1738.