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DES ANCIENNES ERREURS EN PHYSIQUE. 163

Il résulte de tout ce que nous avons vu qu'il faut se méfier des lapereaux de Saint-André, des anguilles de Needham, des générations fortuites, de l'harmonie préétablie, qui est très- ingénieuse, et des molécules organiques, qui sont plus ingé- nieuses encore.

��CHAPITRE XXII.

PES ANCIENNES ERREURS EN PHYSIQUE.

Les erreurs de la fausse physique sont en bien plus grand nombre que les vérités découvertes. Presque tout est absurde dans Lucrèce : voyez seulement le quatrième et le cinquième livre, vous y trouverez que des simulacres émanent des corps pour venir frapper notre vue et notre odorat.

Quam primum noscas rerum simulacra vagari, etc.

(Lib. IV, 126.)

��Ergo multa brevi spatio simulacra geruntur.

( 160.)

Les voix s'engendrent mutuellement,

Ex aliis aliœ quoniam gignuntur...

(008.)

Le lion tremble et s'enfuit à la vue du coq, Hune nequeunt rapidi contra constare leones.

{ 116.)

Les animaux se livrent au sommeil, quand des trois parties de l'âme une est chassée au dehors, une autre se retire dans l'intérieur, et une troisième éparse dans les membres ne peut se réunir.

ut pars Inde animaï

lijiciatur, et introrsum pars abdita oedat,

Pars etiam distracta per artus non queat esse

Conjuncta inter se, nec motu mutua fungi.

(942-945.)

Le soleil et les autres feux s'abreuvent des eaux de la terre,

Gum sol et vapor omnis

Omnibus epotis humoribus exsuperarint.

(Lib. V, 384-5.)

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