Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome27.djvu/572

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Quand un ange, mes frères, descendrait de la voie lactée pour venir concilier ces contrariétés, quand il nous apprendrait le véritable nom du père de Joseph, que nous en reviendrait-il ? Quel fruit en retirerions-nous ? En serions-nous plus gens de bien ? N’est-il pas évident que nous devons être bons pères, bons maris, bons fils, bons citoyens, soit que le père de Joseph s’appelât Héli ou Jacob, soit qu’on ait emmené l’enfant Jésus en Galilée ou en Égypte ? Que Luc s’accorde ou ne s’accorde pas avec Matthieu, les gros bénéficiers d’Allemagne n’en seront pas moins riches, et nous ne leur envierons pas leurs richesses.

Il n’y a pas une page dans l’Écriture qui n’ait été un sujet de contestation, et par conséquent de haine. Que faut-il donc faire, mes très-chers frères, dans les ténèbres où nous marchons ? Je vous l’ai déjà dit, et vous le pensez comme moi : nous devons rechercher la justice plus que la lumière, et tolérer tout le monde, afin que nous soyons tolérés.


fin de l’homélie sur la communion.