Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome27.djvu/582

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par un synode d’évêques pour avoir usé de cette expression révoltante.

Il n’y a qu’une puissance, celle du souverain : l’Église conseille, exhorte, dirige ; le gouvernement commande. Non, il n’est certes qu’une puissance. La cour de Rome a cru que c’était la sienne ; mais quel gouvernement ne secoue pas aujourd’hui le joug de cette absurde tyrannie ? Pourquoi donc le nom subsiste-t-il encore, quand la chose même est détruite ? Pourquoi laisser sous la cendre un feu qui peut se rallumer ? N’y a-t-il pas assez de malheurs sur la terre, sans mettre encore aux prises la discipline du sacerdoce avec l’autorité souveraine ?

Nous n’entrerons pas ici dans cette grande question si les dignités temporelles conviennent à des ecclésiastiques de l’Église de Jésus, qui leur a si expressément et si souvent ordonné d’y renoncer. Nous n’examinons point si, dans ces temps d’anarchie, les évêques de Rome et d’Allemagne, les simples abbés, ont dû s’emparer des droits régaliens : c’est un objet de politique qui ne nous regarde pas ; nous respectons quiconque est revêtu du pouvoir suprême. Dieu nous préserve de vouloir troubler la paix des États, et de remuer des bornes posées depuis si long-temps ! Nous ne voulons que soutenir les droits incontestables des rois, de toute la magistrature, de tous nos concitoyens ; et nous nous flattons que ces droits, sur lesquels repose la félicité publique, seront désormais inébranlables.



fin du cri des nations.