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DISCOURS

��AUX CONFÉDÉRÉS CATHOLIQUES DE KAMIMECK EN POLOGNE

PAR LE MAJOR KAISERLIAG '

AU SERVICE DU ROI DE PRUSSE.

(1708)

��Braves Polonais, vous qui n'avez jamais plié sous le joug des Romains conquérants, voudriez-vous être aujourd'liui les esclaves et les satellites de Rome théologienne ?

Vous n'avez jusqu'ici pris les armes que pour votre liberté commune; faudra-t-il que vous combattiez pour rendre vos con- citoyens esclaves? Vous détestez l'oppression; vous ne voudrez pas, sans doute, opprimer vos frères.

Vous n'avez eu depuis longtemps que deux véritables ennemis, les Turcs et la cour de Rome. Les Turcs voulaient vous enlever vos frontières, et vous les avez toujours repousses; mais la cour de Rome vous enlève réellement le peu d'argent que vous tiriez de vos terres. Il faut payer à cette cour les annales des béné- fices, les dispenses, les indulgences. Vous avouez que si elle vous promet le paradis dans l'autre monde, elle vous dépouille dans celui-ci. Paradis signifie jardin. Jamais on n'acheta si cher un jardin dont on ne jouit pas encore. Les autres communions ^ous en promettent autant; mais du moins elles ne vous le font point payer. Par quelle fatalité voudriez-vous servir ceux qui vous rançonnent, et exterminer ceux qui vous donnent le jardin

��1. L'édition originale porto la date de 1768. Il est pai'lé de cet opnscule dans es Mémoifes secrets, du 24 juillet de cette année. Le major Kaiserling, sous le nom duquel Voltaire donna cet écrit, était mort en I7i9. (B.j

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