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LETTRE

D'UN JEUNE ABBÉ

��Mais, vraiment, l'opéra-comiqiie et les enquêtes occupent beaucoup Paris, en attendant que les boulevards reprennent leur ascendant ordinaire.

Il court une Lettre de la noblesse de France, dans laquelle on dit que le roi n'est entouré que d'hommes aveugles et corrompus. La lettre n'a pas été signée apparemment par les seigneurs qui sont

��1. Ce petit écrit doit être de lu fin de février ou du commencement de mars 1771 (voyez les lettres à Richelieu, des 27 février et 11 mars 1771 ). Voltaire, qui n'avait cessé de s'élever conti-e la vénalité des charges, applaudit aux opérations du chance- lier Maupeou, qui supprima cette vénalité. Son intérêt personnel se trouva, dans les circonstances, d'accord avec ses opinions. L'Histoire du Par/emenf, publiée par Voltaii'e en 1769, allait être l'objet d'un réquisitoire, lorsque les parlements furent supprimés. De nombreuses réclamations s'élevèrent; de nombreux écrits furent publics contre les actes du ministère. Voltaire prit leur défense par quelques opuscules qui n'ont point été admis dans les éditions de Kehl pour deux raisons: 1" les parlements étaient rétablis lorsqu'on fit ces éditions ; 2" les éditeurs n'avaient pas ces écrits de Voltaire, et Decroix, l'un deux, ne les avait pas encore en 1820. Mais il en connaissait les titres, qu'il me donna. Grâce à ces indications j'ai retrouvé la plus grande partie de ces écrits. Le chancelier Maupeou fit imprimer un Recueil de toutes les pièces intéressantes publiées en France relativement aux troubles des parlements, 1771, 2 volumes in-12. Ces deux volumes, sur les faux titres desquels on lit: Code des Français, contiennent plusieurs écrits de Voltaire; mais la pré- face désigne comme lui étant attribuées des pièces qui ne sont pas de lui, et ne parle pas d'autres qui sont de lui, et qui sont aussi admises dans le Recueil.

Dans le Discours préliminaire en tête du Recueil de toutes les pièces intéres- santes, on met au nombre des pièces attribuées à Voltaire l'Extrait d'une lettre en date de Londres (du 3 mai 1771); la Folie de bien des gens dans les affaires présentes, et Raisons pour désirer une réforme dans l'administration de la justice. La dernière de ces trois pièces ne serait pas indigne de Voltaire ; mais je ne puis le croire l'auteur des deux autres. Quoique ces trois pièces soient reproduites dans le Recueil, ce n'a pas été une autorité suffisante à mes yeux quand j'ai vu qu'on reproduisait, sans indiquer qu'il est de Voltaire, l'écrit intitulé les Peuples aux parlements.

Lors du rétablissement des parlements, en 1774, il parut la Ligue découverte.

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