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382 LETTRE

auprès du roi. Il paraît qu'elle est écrite par la noblesse de la basoche. Elle demande la révocation des actes qui infirment le grand corps du parlement.

Je ne savais pas que ce corps fût iniirmé. 11 pouvait avoir quelques infirmités; les humeurs étaient trop en mouvement, il avait besoin de régime; mais les premiers seigneurs du royaume n'en sont pas plus corrompus pour cela. S'il y a quelque corrup- tion, quelque dépravation dans leurs mœurs, ces petites libertés passent avec l'âge. M. l'abbé Grizel, confesseur de monsieur l'ar- chevêque, mettra ordre à tout dès que son procès sera fini.

L'auteur, qui ne paraît pas trop instruit des lois du royaume, propose à la noblesse de s'assemblera II ne sait pas qu'elle ne s'assemble que par les ordres du roi. C'est ainsi qu'elle fut con- voquée à Fontenoy, à Raucoux, à Laufelt, avec plusieurs princes du sang. Ces parlements furent très -nombreux, le roi présidait. Les avis ne furent point partagés, et les arrêts furent très-écla- tants. Voilà comme la noblesse tient ses séances.

Elle n'est pas riche : elle est très-sensible à la grâce qu'elle a reçue de faire rendre justice dans ses terres aux dépens de Sa Ma- jesté : et elle ne fera point la guerre de la Fronde sur ce que le parlement est infirmé, et qu'un pair du royaume est dit entaché - par Messieurs.

Je suis fâché que l'auteur n'ait pas convoqué le clergé. Je ne sais si notre archevêque serait venu officier à la cohue des en- quêtes avec un poignard dans sa poche, comme monsieur le coadjuteur^ Pour moi, je me serais contenté de prier Dieu pour que nos rentes fussent bien payées.

ou la Nation vengée, lettre d'un kaquer à F.-iJ. A. de V, sur les affaires du temps et l'heureux avènement au trône de Louis XVI. On repi'oche à Voltaire son silenci' sur les nouveaux événements. (B.)

— Voici les titres des opuscules de Voltaire relatifs au parlement Maupeou :

I. Lettre d'un jeune abbé.

II. Réponse aux remontrances de la cour des aides.

III. Fragment d'une lettre écrite de Genève.

IV. Avis important d'un gentilhomme.

V. Sentiments des six conseils.

VI. Remontrances du grenier à sel.

VII. Les Peuples aux parlements.

VIII. LEquivoque.

1. Sur la convocation de la noblesse par Louis XIII et par Louis XIV, voyez tome XIV, page 273.

'2. Le 4 juillet 4770, le parlement de Paris avait rendu un décret qui décla- rait le duc d'Aiguillon « prévenu de faits qui entachaient son honneur ». (B.)

3. Voyez la note, tome XXVII, page 332,

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