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388 RÉPONSE AUX REMONTRANCES, ETC.

Mais quels que soient les magistrats qui composeront le par- lement de Paris, croit-on de bonne foi qu'ils ne soient^ pas citoyens? Ils le seront d'autant plus qu'on les accuse de ne pas l'être, avant même qu'ils soient tous^ nommés.

Quel est le soldat qui, en entrant dans un nouveau régiment, ne se piquera pas d'être brave? Quel est l'avocat, le gradué qui, étant cboisi pour magistrat, ne se fera pas un devoir de soutenir les droits de la nation, les libertés de l'Église gallicane (qui sont les libertés de l'église universelle), et les lois anciennes qu'on appelle fondamentales? Qui d'entre eux ne s'empressera pas de porter au trône les plaintes du peuple, quandle peuple sera op- primé par les exacteurs? Ces fonctions sont à la fois si essentielles et si nobles, elles sont si naturellement liées à la place qu'on occupe, elles deviennent tout d'un coup si indispensables, que si le Barigel de Rome était nommé conseiller au parlement, il penserait comme de Thou l'bistorien, et comme l'abbé Pucelle.

Que le parlement de Paris soit composé d'anciens membres ou de nouveaux, il sera toujours le même : il sentira également ses devoirs. Pourquoi donc dire que ceux qui accepteront ces places signeront leur déshonneur?

Qu'on m'en donne une^ je signerai qu'il n'y a de déshon- neur qu'à refuser de servir sa patrie. Je ne demanderai certaine- ment pas l'emploi qu'un autre exercerait, et qu'il ne voudrait pas quitter : c'est là où serait la honte, et personne ne s'y exposera; mais je prendrai celui qui sera vacant, et je m'en rendrai digne.

Mais* quelque parti que le roi embrasse, je maintiendrai qu'il ne pouvait rien faire de plus juste et de plus utile que d'administrer la justice aux nombreux habitants des provinces, dans leurs provinces mêmes, sans la leur faire payer.

Nous nous joignons à la cour des aides, à tous les corps du royaume, pour demander le retour des exilés; mais nous nous joignons à six provinces entières pour rendre au roi les actions de grâce les plus méritées,

1. L'édition du chancelier porte : seront.

2. Le mot tous n'est pas dans l'édition du chancelier.

3. Les mots : « Qu'on m'en donne une » ne sont pas dans l'édition du chan- celier.

i. Le mot 7nais n'est pas dans l'édition du chancelier.

��FIN DE LA RÉPONSE AUX REMONTRANCES.

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