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LETTRE A L’ÉVÊQUE D’ANNECY.

eu huit procès civils, et qui est actuellement à un deuxième procès criminel. Au nom de Dieu ! mettez ordre à ces scandales et à ces violences : on vous trompe bien cruellement ; croyez qu’il peut résulter des choses très-funestes de la conduite violente du curé de Moens. Si vous versez des larmes de sang, vous empêcherez qu’un prêtre ne fasse verser le sang des chrétiens et des sujets du roi mon maître ; vous n’êtes point étranger à la France, puisqu’une grande partie de votre diocèse est en France.

Ne vous laissez point prévenir par les artifices de ceux qui croient l’honneur de leur corps intéressé à sauver un coupable, et qui ne savent pas que leur véritable honneur est de l’abandonner.

Je me flatte toujours que vous agirez en père commun, que vous n’écouterez ni la faction ni la calomnie, que vous honorerez la vertu bienfaisante, et que nous nous louerons de votre justice autant que j’ai l’honneur d’être avec respect.

Monseigneur,

Votre très-humble et très-obéissante
servante,


Vve Denis.



FIN DE LA LETTRE.