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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome28.djvu/86

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LETTRE À L’ÉVÊQUE D’ANNECY.

par-devant notaire : déclaration juridique, par laquelle il vous pardonne, et qui démontre qu’il est meilleur chrétien que vous. Voilà sa profession de foi.

Vous avez été vicaire de paroisse à Paris ; votre esprit turbulent s’y est signalé par des billets de confession et des refus de sacrements ; soyez à l’avenir plus circonspect et plus sage. Vous êtes entre deux souverains également amis de la bienséance et de la paix ; une petite partie de votre diocèse est située en France : respectez ses lois, respectez surtout celles de l’humanité. Imitez les sages archevêques d’Albi[1], de Besançon[2], de Lyon[3], de Toulouse[4], de Narbonne[5] et tant d’autres pasteurs également pieux et prudents, qui savent entretenir la paix.

Si vous faites la moindre de ces démarches que vous faisiez à Paris, et qui furent réprimées, sachez qu’on prendra la défense d’un moribond dont vous voulez avancer le dernier moment. Je me charge d’implorer la justice du parlement de Bourgogne contre vous.

J’ai renoncé depuis très-longtemps au métier de la guerre ; mais je n’ai pas renoncé (il s’en faut beaucoup) aux devoirs qu’imposent la parenté, l’amitié, la reconnaissance, à un gentilhomme qui a un cœur, et qui connaît l’honneur, très-inconnu aux brouillons.

Quand vous serez rentré dans les voies de la charité, de l’honnêteté et de la bienséance, dont vous vous êtes tant écarté, je serai alors, avec toutes les formules que votre amour-propre désire, et qui ont fait, à votre honte, le sujet de vos querelles,

Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant
serviteur,


***.



FIN DE LA LETTRE À L ÉVÊQUE D’ANNECY.


  1. Le cardinal de Bernis.
  2. Le cardinal de Choiseul-Beaupré.
  3. Malvin de Montazet ; voyez tome X, page 452.
  4. De Loménie de Brienne.
  5. Arthur-Richard Dillon.