Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome29.djvu/360

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Utilité du projet pour le pays.

La suppression de la contrebande, qui dépeuple ce pays ; la mauvaise qualité du sel rouge, et la grande disproportion qui est entre le prix du sel, dans ce pays et celui de la Suisse, engagent les paysans à quitter la culture, et à s’exposer à perdre leur liberté, leurs biens et leur santé.

Outre cela, la liberté qu’ont les Genevois de tirer les marchandises par transit de l’étranger et de la France, sans payer de droits, met les habitants de ce petit pays dans l’impossibilité de tenir aucun magasin de choses les plus nécessaires à la vie. Ce pays est fort éloigné d’aucune ville marchande française ; nous sommes donc obligés de porter à Genève tout notre argent, pour y acheter nos vêtements, nos épiceries, etc.

Dédommagement pour les fermiers généraux.

Le débit sûr, et sans frais, d’une quantité de sel plus considérable, en donnant le sel forcé à raison d’un minot par sept personnes : car le débit sera à peu près de quatorze cents minots, au lieu de douze cents qui se débitent actuellement. Messieurs les fermiers généraux entretiennent soixante-dix-neuf employés dans le pays, qui leur seront inutiles dans cette supposition.

La suppression des bureaux de l’intérieur du pays, tels que ceux de Sacconnex et de Meirin, ne fera aucun tort à ces messieurs. Les marchandises destinées pour la France payeront au bureau de sortie et, afin de compenser ce que ces messieurs tirent des acquits des marchandises qu’on tire de Genève pour l’usage du pays, ils auront l’acquit des marchandises sortant du pays pour la France, qui ne doivent rien actuellement, et qui payeront lorsque la contrée sera réputée province étrangère.


FIN DES NOTES CONCERNANT LE PAYS DE GEX.