Ainsi nous n’aurions presque aucun avantage, et nous contribuerions seulement à enrichir Genève, à qui le roi donne le sel au prix de 6 livres 7 sous 10 deniers le minot.
Nous n’aurions d’autre ressource que de l’acheter en Suisse à un peu meilleur marché, et la Suisse ne pourrait nous vendre que le sel même qu’elle tire de la Franche-Comté ; ou nous en tirerions de Savoie, ou nous tâcherions d’engager la ferme générale à nous le vendre comme à un pays étranger, ce qui serait encore un petit bénéfice pour la ferme.
Il paraît donc que l’indemnité de 30,000 livres annuelle, demandée par la ferme, est trop forte, puisqu’il est démontré qu’elle n’a retiré, l’année passée, qu’environ 7,000 livres de bénéfice, non compris la recette des bureaux de Collonge, qui, loin de diminuer, augmentera encore, en quelque endroit que ce bureau soit placé hors du pays.
Quelque cher qu’il en coûte à la province, elle croira toujours son bonheur assuré par le règlement que le ministre médite ; elle le supplie seulement de daigner diminuer le fardeau dont la ferme veut la charger.