Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/119

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ACTE III, SCtNl- II. lOy

Je VOUS aim.’iis trop hicn poiir nT-trc poiiil trahi : C’est le sort des amants, et ma honte est comimiiie ; Mais que vous insultiez \ous-mêiue à ma l’oi-tuiio : Qu’en ces murs, où vos yeux ont vu couler mon san* ; -. Vous acceptiez la main (|ui m’a percé le flanc. Et que vous osiez joindre à Thoi-reur (pii m’accable, D’une fausse |)iti(’ J’allVoiil insnpp()rtai)le ! Qu’à mes \eux…

ADKI.AÏDK.

Ah ! plutôt donnez-moi le trépas. Immolez votre amante, et ne l’accusez pas. Mon cœur n’est point armé contre votre colère, Cruel, et vos soupçons manquaient à ma misère. Ah ! Nemours, de quels maux nos jours empoisonnés…

NEMOL’IIS.

Vous me plaignez, cruelle, et vous m’abandonnez !

ADÉLAÏDE.

Je vou§ pardonne, hélas ! cette fureur extrême, Tout, jusqu’à vos soupçons ; jugez si je vous aime.

NEMOUIIS.

Vous m’aimeriez ? qui, vous ? Et Vendôme à l’instant Entoure de flambeaux l’autel qui vous attend ! Lui-même il m’a vanté sa gloire et sa conquête. Le barbare ! il m’invite à cette horrible fête ! Que plutôt…

ADÉLAÏDE.

Ah ! cruel, me faut-il employer Les moments de vous voir à me justifier ? Votre frère, il est vrai, persécute ma ^ie, Et par un fol amour, et par sa jalousie. Et par rem|)ortement dont je crains les effets. Et, le dirai-je encor, seigneur ? par ses bienfaits. J’atteste ici le ciel, témoin de ma conduite… Mais pourquoi l’attester ? Nemours, suis-je réduite, Pour vous persuader de si vrais sentiments. Au secours inutile et honteux des serments ! Non, non ; vous connaissez le cœur d’Adélaïtle ; C’est vous qui conduisez ce cœur faible et timide.

NEMOLKS.

Mais mon frère vous aime ?

ADÉLAÏDE.

Ah ! n’en redoutez rien.