ACTE V, SCÈNE V. \r.\
SCÈNE V.
VENDOME, ADÉLAÏDE, COUCY.
COLCY.
Ail ciel ! que faites-vous ?
VENDÔME.
(On le désarme.)
Laisse-moi me punir et me rendre justice.
ADÉLAÏDE, à Coucy.
Vous, d’un assassinat vous êtes le complice ?
VENDÔME.
Ministre de mon crime, as-tu pu m’obéir ?
COUCY.
Je vous avais promis, seigneur, de vous servir.
VENDÔME.
Malheureux que je suis ! ta sévère rudesse A cent fois de mes sens combattu la faiblesse : Ne devais-tu te rendre à mes tristes souhaits Que quand ma passion t’ordonnait des forfaits ? Tu ne m’as obéi que pour perdre mon frère !
COUCY.
Lorsque j’ai refusé ce sanglant ministère, Votre aveugle courroux n’allait-il pas soudain Du soin de vous venger charger une autre main ?
VENDÔME.
L’amour, le seul amour, de mes sens toujours maître,
En m’ôtant ma raison, m’eût excusé peut-être :
Mais toi, dont la sagesse et les réflexions
Ont calmé dans ton sein toutes les passions,
Toi, dont j’avais tant craint l’esprit ferme et rigide.
Avec tranquillité permettre un parricide !
COLCY.
Eh bien ! puisque la honte avec le repentir, Par qui la vertu parle à qui peut la trahir, D’un si juste remords ont pénétré votre âme ; Puisque, malgré l’excès de votre aveugle flamme, Au prix de votre sang vous voudriez sauver Ce sang, dont vos fureurs ont voulu vous priver ;