Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/179

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ACTE I, SCÈNE [. If/j

Il n par trop (\o droits inôrité do Ini phiiro.

Il est prince, il ost jiniiio, il est votre \(Mi<iei)r :

Ses hieiifaits et son nom, tout parle en sa la\(Mir.

I.a JMsIice et l’ainour la |)ressent de se rendre.

Je ne l’ai point vengée, et n’ai rien à prétendre ;

Je nie tais… Cependant, s’il faut la mériter,

A lont autre ([u’à Ini j’irai la disputer.

Je <’éderais à |)eine aux enfants des rois même ;

Mais ce prince est mon chef : il me chérit, je l’aime.

Concy, ni vertueux ni superhe à demi,

Aurait hravé le prince, et cède à son ami.

Je fais plus : de mes sens maîtrisant la faihiesso.

J’ose de mon rival appuyer la tendresse,

Nous montrer votre gloire, et ce que vous devez

Au héros qui vous sert et par qui vous vivez.

Je verrai, d’un œil sec et d’un cœur sans envie,

Cet hymen qui po^lvait empoisonner ma vie ;

Je réunis pour vous mon service et mes vœux :

Ce hras, ([ui fut à lui, combattra pour tous deux.

Amant d’Adélaïde, ami nol)le et iidèlc,

Soldat de son époux, et ])lein du même zèle.

Je servirai sous lui, comme il faudra qu’un jour.

Quand je commanderai, l’on me serve à mon tour.

Voilà mes sentiments ; si je me sacriiie.

L’amitié me l’ordonne, et surtout la patrie.

Songez que si l’hymen la range sous sa loi,

Si le prince la sert, il servira son roi,

DANGESTE.

Qu’avec étonnement, seigneur, je vous contemple ! Que vous donnez au monde un rare et grand exenq)le ! Quoi ! ce cœur (je le crois sans feinte et sans détour) Connaît l’amitié seule et peut braver l’amour ! Il faut vous admirer, quand on sait vous connaître ; \ ous servez votre ami, vous servirez mon maître. Un cœur si généreux doit penser comme moi ; Tous ceux de votre sang sont l’appui de leur roi ; Mais du duc d’Alençon la fatale poursuite…