Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/178

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168 LK DUC D’ALENr.ON.

Et, dans ces Iciiips allVoiix (]o discorde ot d’horreur, Je n’ai d’antre parli (|ue celui de mon cœur. Non (juc pour ce lieros mon Ame prévenue Prétende à ses défauts fermer toujours la vue : Je ne m’aveufi ; le pas ; je vois avec douleur De ses emportements l’indiscrète chaleur. Je vois ([ue de ses sens l’imp(tneuse ivresse L’abandonne aux excès d’une ardente jeunesse ; Et ce torrent foiip^ueux, que j’arrête avec soin, Trop souvent nu^ l’arrache, et rem])orte tro]) loin. Mais il a des vertus qui rachètent ses vices. Khi (|iii saurait, seigneur’où placer ses services, S’il ne nous fallait suivre et ne chérir jamais Que des cœurs sans faiblesse et des princes parfaits ? Tout mon sang est à lui ; mais enfin cette épée Dans le sang des Français ; ’i regret s’est trempée. Le dauphin généreux…

DANGESTE.

Osez le nommer roi.

COUCY.

Jusqu’aujourd’hui, seigneur, il ne l’est pas pour moi.

Je voudrais, il est vrai, lui porter mon liommage ;

Tous mes veux sont pour lui, mais l’amitié m’engage.

Le duc a mes serments : je ne peux, aujourd’hui,

Ni servir, ni traiter, ni changer qu’avec lui.

Le malheur de nos temps, nos discordes sinistres,

La cour abandonnée aux brigues des ministres.

Dans ce cruel parti tout l’a précipité.

Je ne peux à mon choix fléchir sa volonté ;

J’ai souvent, de son cœur aigrissant les blessures.

Révolté sa fierté par des vérités dures.

Votre sœur aux vertus le pourrait rappeler,

Seigneur, et c’est de quoi je cherche à vous parler.

J’aimais Adélaïde en un temps plus tranquille.

Avant que Lusignan fût votre heureux asile ;

Je crus qu’elle pouvait, a])prouvant mon dessein,

Accepter sans mépris mon hommage et ma main.

Bientôt par les Anglais elle fut enknée ;

A de nouveaux destins elle fut réservée.

Que faisais-je ? Où le ciel emportait-il mes pas ?

Le duc, plus fortuné, la sauva de leurs hras.

La gloire en est à lui, qu’il en ait le salaire :