ACTK m, SCKNK II. IÇîi
Craindra-t-il (raccordor, dans son courroux funeste, Aux alliés (ju’il aime un rival qu’il déteste ?
NEMOURS.
11 n’oserait.
DANGESTE.
Son cœur ne connaît point de frein. 11 vous a menacé : menace-t-il en vain ?
NEMOURS.
Il treml)lera bientôt : le roi vient et nous venge ; La moitié de ce peuple à ses drapeaux se range. Ne craignons rien, ami… Ciel ! quel tumulte affreux !
SCENE II. LE DUC, NEMOURS, DANGESTE, gardes.
LE DUC.
Je l’entends. C’est lui-même. Arrête, malheureux ! Lâche qui me trahis, rival indigne, arrête !
NEMOURS.
H ne te trahit point, mais il t’olfre sa tête.
Porte à tous les excès ta haine et ta fureur.
Va, ne perds point de temps : le ciel arme un vengeur
Tremble ! ton roi s’approche ; il vient, il va paraître ;
Tu n’as vaincu que moi : redoute encor ton maître.
LE DUC.
Il pourra te venger, mais non te secourir ; Et ton sang…
DANGESTE.
Non, cruel, c’est à moi de mourir. J"ai tout fait, c’est par nu)i que ta garde est séduite ; J’ai gagné tes soldats, j’ai préparé sa fuite. Punis ces attentats et ces crimes si grands, De sortir d’esclavage et de fuir ses tyrans ; Mais respecte ton frère, et sa femme, et toi-même. Il ne t’a point trahi, c’est un frère qui t’aime : 11 voulaitje servir quand lu veux l’opprimer ; Est-ce à toi de punir quand le crime est d’aimer ?
LE DUC.
Qu’on les garde tous deux ; allez, qu’on m’ohéisse ! Allez, dis-je ; leur vue augmente mon supplice.