190 LE DUC D’ALENÇON.
SCÈNE V.
LE DUC, UN OFFICIER.
LE DUC.
Que tout soit suspendu : Vole à la tour.
l’officier. Seigneur…
LE DlC.
De quoi f alarmes-tu ? Ciel ! tu pleures.
l’officieu. J’ai vu, non loin de cette porte, Un corps souillé de sang qu’en secret on emporte. C’est Coucy qui l’ordonne, et je crains que le sort…
LE DUC.
(On entend le canon. )
Quoi ! déjà ! dieux ! qu’entends-je ? ah ciel ! mon frère est mort !
Il est mort ! et je vis, et la terre entr’ouverte,
Et la foudre en éclats n’a point vengé sa perte !
Ennemi de l’État, factieux, inhumain.
Frère dénaturé, ravisseur, assassin,
ciel ! autour de moi j’ai creusé les alûmes.
Que l’amour m’a changé, qu’il me coûte de crimes !
Le voile est déchiré, je m’étais mal connu.
Au comhle des forfaits je suis donc parvenu !
Ah, Nemours ! ah, mon frère ! ah, jour de ma ruine !
Je sais que tu m’aimais, et mon bras t’assassine !…
Mon frère !
l’officier. Adélaïde, avec empressement. Veut, seigneur, en secret vous parler un moment.
LE DUC.
Chers amis, empêchez que la cruelle avance ; Je ne puis soutenir ni souffrir sa présence ; Je ne mérite pas de périr à ses yeux. Dites-lui que mon sang… (ii tire son (f’péc.)