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SCÈNE VII.
VAMIR, LISOIS
LISOIS.
- Le seriez-vous, seigneur ? auriez-vous démenti
- Le sang de ces héros dont vous êtes sorti ?
- Auriez-vous violé, par cette lâche injure,
- Et les droits de la guerre, et ceux de la nature ?
- Un prince à cet excès pourrait-il s’oublier ?
VAMIR.
- Non ; mais suis-je réduit à me justifier ?
- Lisois, ce peuple est juste ; il t'apprend à connaître
- Que mon frère est rebelle, et qu’il trahit son maître.
LISOIS.
- Écoutez : ce serait le comble de mes vœux
- De pouvoir anjourd’hui vous réunir tous deux.
- Je vois avec regret la France désolée,
- A nos dissensions la nature immolée,
- Sur nos communs débris l’Africain élevé,
- Menaçant cet État par nous-méme énervé.
- Si vous avez un cœur digne de votre race,
- Faites au bien public servir votre disgrâce ;
- Rapprochez les partis, unissez-vous à moi
- Pour calmer votre frère et fléchir votre roi,
- Pour éteindre le feu de nos guerres civiles.
VAMIR.
- Ne vous en flattez pas ; vos soins sont inutiles.
- Si la discorde seule avait armé mon bras,
- Si la guerre et la haine avaient conduit mes pas,
- Vous pourriez espérer de réunir deux frères,
- L'un de l’autre écartés dans des partis contraires :
- Un obstacle plus grand s’oppose à ce retour.
LISOIS.
- Et quel est-il, seigneur ?
VAMIR.
- Ah ! reconnais l’amour ;
- Reconnais la fureur qui de nous deux s’empare,
- Qui m’a fait téméraire, et qui le rend barbare.