Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/293

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Scène X.

LE BARON, sortant du château ; LE COMTE, GOTTON,
les deux gardes.
LE BARON, à Gotton.

Merci de mon honneur : que faites-vous encore là, Gotton ? Dénichez, ou vous ne serez point mariée.

GOTTON.

Oh ! je m’enfuis.

(Elle rentre au château.)
LE COMTE.

Eh bien ! monsieur le baron, puis-je avoir l’honneur de parler à votre gendre, et voir un peu qui de nous deux est le comte de Fatenville ? Je suis ici fort mal à mon aise.

LE BARON.

Va, va, pendard, il ne veut point te parler, si ce n’est en présence de la justice : elle va venir, nous verrons beau jeu. (Aux deux gardes.) Çà, qu’on me mène ce drôle-là dans l’écurie, et qu’on l’attache à la mangeoire, en attendant que son procès soit fait et parfait.

LE COMTE.

Mais qu’il me soit permis de vous dire…

LE BARON.

Tu t’expliqueras quand tu seras en lieu de sûreté.

LE COMTE.

Je ne crois pas que seigneur de ma sorte ait jamais été traité ainsi. Nous verrons un peu ce que la cour en dira.

(On emmène le comte ; le baron le suit.)

FIN DU DEUXIÈME ACTE.