ACTE II, SCENE Y. U\
Tu ne t’en défends point. Tu vis pour ma ruine, Brutus !
BRUTLS.
si tu le crois, préviens donc ma fUronr. Qui peut te retenir ?
CÉSAR, lui présentant la k’ttro de Scrvilic.
La nature et mon cœur. Lis, ingrat, lis ; connais le sang que tu m’opposes ; Vois qui tu peux haïr, et poursuis si tu l’oses.
BRUTUS.
OÙ suis-je ? qu’ai-je lu ? Me trompez-vous, mes \eux ?
CÉSAR.
Eh hien ! lîrutus, mon fils !
BRUTUS.
Lui, mon père ! grands dieux !
CÉSAR.
Oui, je le suis, ingrat ! Quel silence forouche ! Que dis-je ? quels sanglots échappent de ta bouche ? Mon fils… Quoi ! je te tiens muet entre mes bras ! La nature t’étonne, et ne t’attendrit pas !
BRUTUS.
sort épouvantable, et qui me désespère ! serments ! ô patrie ! ô Rome toujours chère ! César !… Ah, malheureux ! j’ai trop longtemps vécu.
CÉSAR.
Parle. Quoi ! d’un remords ton cœur est combattu ! Ne me déguise rien. Tu gardes le silence ! Tu crains d’être mon fils ; ce nom sacré f offense : Tu crains de me chérir, de partager mon rang ; ("est un malheur pour toi d’être né de mon sang ! Ah ! ce sceptre du monde, et ce pouvoir suprême. Ce César, que tu hais, les voulait pour toi-même. Je voulais partager, avec Octave et toi, Le prix de cent combats, et le titre de roi.
BRUTUS.
Ah, dieux !
CÉSAR.
Tu veux parler, et te retiens à peine ! Ces transports sont-ils donc de tendresse ou de haine ? Quel est donc le secret qui semble f accabler ?
BRUTUS.
César…